Mai 1968

Pour la plupart des analystes et historiens, la France est, depuis toujours, un pays “bloqué” où les possédants sont arc-boutés sur leurs privilèges alors que la revendication d’égalité est peut être la plus forte au monde.

C’est pourquoi la France n’a quasiment jamais connu d’évolutions progressives, pacifiques et continues et cumule, à travers son histoire, de nombreuses “secousses” sociales et politiques.

Ces derniers siècles ont eu lieu:

- Des secousses réussies: la Révolution Française de 1789, les journées de 1848, le Front Populaire de Juin 1936, …

- Des secousses mises en échec: les Trois Glorieuses (1830), la Commune de Paris (1871)

- Des explosions, comme celle de Mai 1968….

En fait, Mai 68 fut un phénomène mondial, dans les campus californiens, en Allemagne, en Italie, y compris dans les pays de l’est avec le printemps tchécoslovaque, …

En France, il se caractérisa d’abord par une révolution de la jeunesse, révolution essentiellement culturelle, réclamant davantage de libertés et la fin du poids de nombreux interdits de lointaine origine catholique. Mais sur cette agitation des jeunes se greffa, phénomène, propre à la France, une immense grève (20 millions de grévistes) du monde du travail estimant que les contraintes du droit du travail et les bas salaires, nécessaires pour remonter un pays rendu exsangue par la guerre de 39-45 et ses destructions, devaient se terminer.

Mai 68, phénomène mondial, s’explique par les écarts, entre les aspirations de différents segments de population et les réalités économiques et d’organisation sociale de l’époque, le décalage entre un pays réel et ses traductions institutionnelles, sur fond de contexte mondial turbulent et d’inégalités croissantes. Il montre de nouvelles aspirations, notamment celles de la liberté de chacun sur ses comportements et sa vie, plus marqué en ce qui concerne les jeunes et les femmes.

Mai 68 annonçait une revendication pour une vraie démocratie, aspiration qui reste actuelle aujourd’hui, où le décalage entre des partis politiques, devenus de simples machines électorales, des organisations syndicales ayant des difficultés à traduire les aspirations du monde du travail et le pays réel, ont révélé et révèlent de véritables fractures de type géologiques.

Comme l’on disait à l’époque: “Le combat continue”…

Je vous propose quelques affiches de l’époque, :